146,5 x 121 cm  sans cadre

huile sur toile (rentoilé)

Attribué à Abraham Godyn (vers 1655 – vers 1724)

Tiré de l’évangile selon Saint Matthieu, Marie et Joseph fuient en Egypte pour échapper au massacre des enfants de moins de deux ans ordonné par le roi Hérode.

Marie au centre du tableau tient l’enfant Jésus dans son bras droit tandis que sa main gauche tient un livre, qui sans nul doute l’assure de la postérité de son fils. Joseph domine la scène, un berger, bâton à la main fait symétrie. La jambe gauche de l’enfant Jésus est retenue par Jean-Baptiste.

Le visage serein et nimbé de la Vierge, centre du tableau, focalise le regard du spectateur. A gauche une colonne sur son piedestal renvoie à une symbolique de la Rome antique. Joseph et le berger, le regard plongeant sur la main du Christ symbolisent le passé, Jésus et Jean-Baptiste, le regard tourné vers l’extérieur symbolisent l’avenir.

Abraham Godyn  né à Anvers réside en Italie, principalement à Rome, pendant neuf années de 1680 à 1689, puis par pour Prague où il restera huit ans avant de retourner à Anvers. Un temps suffisant pour achever les fresques du château de Troja célébrant les victoires de Léopold Ier sur l’empire ottoman. Chef- d’œuvre du baroque en Europe du nord, Godyn  est le digne représentant de ce mouvement  européen.

La « civilisation baroque » réunit une demie-douzaine de pays allant de l’Italie à la Russie en passant par la Tchécoslovaquie: c’est un déferlement de monuments, de statues, de tableaux, en un mot un art de vivre incomparable. La grande aventure baroque se déploie géographiquement avec une exubérance vitale incomparable et des interprètes comme Le Bernin et Mozart qui ont transcendé leur art respectif. L’Europe baroque prend des visages divers selon les pays, cela va des jeux d’eaux de Bavière aux opéras de Prague, c’est une Europe de la célébration des sens avant la mort.

D.Fernandez, la perle et le croissant, l’Europe baroque de Naples à Saint Petersbourg, éd. Plon,1995

Catégories : tableaux