Paire de candélabres en bronze patiné et doré représentant des femmes drapées à l’antique portant sur leur tête une lampe à huile d’où partent trois bobèches. Les candélabres reposent sur une base octogonale en granit orné d’une baguette en bronze ciselé et doré.
Le motif de la lampe à huile fait son apparition au début des années 1780, motif que l’on voit apparaître sur un dessin préparatoire attribué à P.P Thomire ( collection du musée des arts décoratifs – Paris)
Ce motif sera employé sur des flambeaux présents au palais de Saint-Cloud en 1805 puis dans l’ inventaire de 1807: deux paires de flambeaux , pieds triangulaires, ornés de sphinx, portant sur leur tête une gaine ronde ornée de figures surmontée d’une lampe antique, le tout doré or mat. (1)
Les bronziers à l’époque Empire sont nombreux: Thomire, Galle, Ravrio, Feuchère,Lefèvre, pour ne citer que les principaux. Ils fabriquent pour le marché français, mais depuis la fin du 18e siècle la demande en Russie est très importante. La noblesse russe fait appel à des intermédiaires comme les marchands Lesage et Ruspini pour acheter les bronzes dont elle a besoin pour meubler ses palais. Mais les droits de douane prohibitifs pour les importations eurent pour conséquence la création de fabriques de bronzes comme celle de Bergenfeldt qui concurrença les meilleurs bronziers français.
Claude Galle ( 1759-1815) un des concurrents de Thomire sous l’Empire fut une source d’inspiration pour les fabriques de bronzes en Russie, comme nous pouvons le voir sur une paire de candélabres conservée au musée de l’Hermitage à Saint Petersbourg.
Ce motif de lampe à huile est présent sur certaines des réalisations de Cl.Galle comme l’atteste cette description d’objets qu’il présente en 1819:
Galle-fabricant de bronzes et dorures rue Colbert n°9 – objets présentés à l’exposition de 1819:
Une paire de candélabres à figures portant sur la tête une lampe antique à trois becs et des cornets à têtes de vieillard dans chacune de leur main. Les bases ornées de moulures et d’ornements sont en griotte d’Italie. Haut 29 p° prix: 850 francs
Cette paire de candélabres peut être attribuée au bronzier Claude Galle et faite pour le marché russe au début du 19e siècle.
1- Marie-France Dupuy-Baylet, l’heure, le feu, la lumière, les bronzes du mobilier national 1800-1870, éd. Faton, 2010, n° 117, p.212. Ces candélabres sont donnés au bronzier Lefèvre