
Le mardi 8 janvier 1884 « le Petit Niçois » met en première page la photo du Palais de « L’exposition internationale, agricole, industrielle et artistique » de Nice qui ouvre ses portes dans un magnifique bâtiment flanqué de deux tours de 50 mètres dû à l’architecte Alexandre Sallé. Jusqu’en mai, cette exposition inspirée par le succès de l’Exposition Universelle de Paris en 1878 attire de nombreux visiteurs mais sera un échec économique dû à une organisation trop empressée.
Ce vase orné des armoiries de la ville de Nice a été très probablement exécuté à l’occasion de cette exposition internationale. Non signé, nous pouvons néanmoins le rattacher à la production de la faïencerie de Choisy le Roi et le rapprocher des célèbres vases dits « aux Titans », les atlantes ayant été remplacés par des dauphins.
Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, ce n’est pas à la manufacture de Sèvres que ces vases » aux Titans » sont créés mais à la manufacture de Choisy le Roi. Reconnue au niveau international, Carrier-Belleuse impose à Hippolyte Boulenger propriétaire de la faïencerie depuis 1863,la nomination au poste de directeur artistique de son fils Louis-Robert ( 1848-1913).
La faïencerie connaît un véritable essor à partir de 1878 grâce à l’introduction de la pâte fine dont le procédé importé d’Angleterre imite la porcelaine de Chine.
Une série de vases dite « vase des Titans » exécutés par Carrier-Belleuse « le Clodion du second – empire » a certainement été à l’origine de la conception de ce vase, eux- mêmes issuent d’un vase commandé à la manufacture de Minton, présenté lors de l’Exposition internationale de 1862 à Londres et acheté par le Victoria & Albert Museum.
Ce vase soutenu par des enfants accroupis gardera le même spectre dans les vases aux Titans, les enfants étant remplacés par des atlantes.
Carrier–Belleuse qui vient d’être nommé directeur de la manufacture de Sèvres en 1876 prend Rodin, son élève comme modeleur, et c’est à cette occasion qu’il crée le vase en terre cuite qui est conservé au musée Rodin.
De cette série quatre exemplaires sont aujourd’hui connus: celui du Petit Palais à Paris, vers 1877, celui conservé au Detroit Institute of Arts, vers 1877-78, celui du musée Lazaro Galdiano à Madrid, vers 1901, celui de la vente Rouillac, 1er mai 2018, n° 41, de 1899.







