H: 79 cm l: 74 cm (avec le cadre)
Madeleine Berly-Vlaminck ( 1896-1953)
Né en 1876, Maurice de Vlaminck signe ses premières peintures en 1893. En 1896, il se marie avec Suzanne Berly dont il aura trois filles dont Madeleine, l’aînée. Autodidacte, qui refuse de se former en copiant dans les musées afin de ne pas perdre ou affadir son inspiration Vlaminck influencera les choix artistiques de sa fille. Le statut de femme artiste à la fin du 19e siècle est encore bien difficile à tenir. Les écoles d’art viennent juste de s’ouvrir à elles et encore avec des restrictions. C’est dans cette atmosphère que naît Madeleine, elle se fera appeler Berly, du nom de sa mère, pour ne pas avoir à subir le lourd héritage paternel. Exposée dès 1914 par le célèbre marchand d’art Paul Guillaume, elle semble s’arrêter de peindre à dater de son mariage avec Théodore Ruchon, et s’installe à Jaudrais près de Chartres. A la mort de son mari à la Libération, elle se rapproche de son père et réside à Reuil-La-Gadelière. Elle se remet à peindre occasionnellement jusqu’à sa mort. Si le nombre des femmes peintres est de plus en plus nombreux après la première guerre mondiale, il n’en reste pas moins qu’il est rare qu’on parle d’elles dans la littérature artistique. Connues et reconnues dans leur entourage, elles restent le plus souvent des inconnues du grand public. Les contacts extraordinaires qui entourent Madeleine Berly ne la propulseront pas sur le devant de la scène, mais contribueront à la rendre humble. Madeleine Berly suit certains conseils de son père. Il lui communique la force de la nature, la façon non conventionnelle de voir les choses, tout ceci se ressent dans sa force d’expression très structurée, allant au-delà des modes et faisant de sa peinture une œuvre intemporelle, apanage des vrais artistes. Au contraire de son père, Madeleine va s’intéresser aux visages, va même s’emparer d’eux pour les restructurer à sa manière. Loin de rechercher la ressemblance, elle redessine les visages en usant d’un cubisme certain, mais léger, aussi spontané que possible, le tout rehaussé d’alliances de couleurs pures et vives, comme nous pouvons le voir sur ses œuvres.